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v56_0374 - Ange de Paix, module de 2 francs pour Frédéric-Guillaume de Prusse 1814 Paris VG.2358

Ange de Paix, module de 2 francs pour Frédéric-Guillaume de Prusse 1814 Paris VG.2358  SUP
MONNAIES 56 (2012)
Prix de départ : 250.00 €
Estimation : 400.00 €
lot invendu
Type : Ange de Paix, module de 2 francs pour Frédéric-Guillaume de Prusse
Date : 1814
Nom de l'atelier/ville : Paris
Quantité frappée : ---
Métal : bronze
Diamètre : 26,99 mm
Axe des coins : 12 h.
Poids : 8,40 g.
Tranche : lisse
Degré de rareté : R1
Commentaires sur l'état de conservation :
Cet exemplaire présente une tache au droit sous les fleurs de lys. Les barres verticales de celles-ci sont cependant encore visibles à l’exception de la troisième. Jolie patine marron même si du brun commence à recouvrir les surfaces
Référence ouvrage :

Avers


Titulature avers : GALLIA REDDITA EUROPAE./ APRILE 1814..
Description avers : Au centre, bouclier orné de trois fleurs de lis.

Revers


Titulature revers : FREDERIC GUILLAUME III. ROI DE PRUSSE./ ANGE/DE /PAIX/ - / PARIS ; À L'EXERGUE SIGNÉ TIOLIER CURSIF.

Historique


PREMIER EMPIRE - GOUVERNEMENT PROVISOIRE

avril 1814

La campagne de France, débutée en janvier 1814 et marquée par quelques victoires de Napoléon, échappe à l’Empereur à la fin du mois de mars. Le 29 mars, alors que sa manœuvre, menée à Troyes depuis quelques jours, sur les arrières des troupes coalisées – Russes, Prussiens et Autrichiens – pour tenter de les détourner de Paris, échoue, l’impératrice Marie-Louise, le roi de Rome et le Conseil de régence, présidé par Joseph, se résignent à quitter la ville avant leur arrivée imminente. Le 30, la bataille s’engage devant Paris, en l’absence de l’Empereur qui, apprenant les événements, essaye de revenir au plus vite. Mais, il arrive trop tard – il est à Juvisy dans la nuit – et ne peut donc rien faire pour éviter la capitulation de sa capitale. Sur l’autorisation de Joseph, jugeant avant de partir que la situation était catastrophique, Marmont signe, dans la nuit, avec les alliés une convention de paix qui doit leur livrer le lendemain les barrières de Paris à 8 heures du matin. Le 31, les forces alliées entrent dans la capitale par la barrière de la Villette, le tsar Alexandre I à leur tête suivi du roi de Prusse Frédéric-Guillaume III et du prince de Schwarzenberg qui représente l’empereur d’Autriche François Ier, resté à Dijon avec Metternich. Le tsar apparaît donc en position de force et devient seul maître du destin de la France. Dès son arrivée, il cherche un interlocuteur. Il ne reste alors à Paris que les deux préfets – Chabrol, à l’Hôtel de Ville, et Pasquier à la préfecture de police – ainsi que Talleyrand qui aurait dû partir avec le Conseil de régence. Pasquier, dans ses mémoires, révèle par quel tour de passe-passe il réussit à rester. Pour sortir de la capitale, il fallait être muni d’un passeport qui était réclamé par les gardes contrôlant les barrières. Arrivé aux portes de la ville, son fiacre est arrêté, son passeport demandé. Pendant plusieurs minutes, il le cherche dans sa veste… rien. Il descend ensuite de son fiacre, fouille dans ses bagages… toujours rien. Devant l’impossibilité dans laquelle il se trouve de leur présenter son passeport, les gardes lui interdisent alors de quitter Paris et lui demandent de regagner son domicile, rue Saint-Florentin. En réalité, Talleyrand a joué la comédie pour pouvoir rester : son passeport était dans la poche de sa veste ! C’est ainsi qu’il se trouve à Paris au moment de l’arrivée des alliés et, devant l’absence de gouvernants, il a toutes les cartes en main pour négocier avec eux. Le soir de son arrivée, le tsar Alexandre, qui cherche à se loger, refuse dans un premier temps de s’établir, par délicatesse, dans le palais des Tuileries… délicatesse que Napoléon n’avait pas eue à Moscou. On lui propose le palais de l’Elysée mais la rumeur court qu’il est miné. C’est alors que Talleyrand lui offre l’hospitalité dans son hôtel de la rue Saint-Florentin. Le tsar accepte. Il lui reste maintenant à l’influencer. Le maintien sur le trône de Napoléon étant impossible, quatre solutions se présentent à lui : la régence qui permettrait au roi de Rome de succéder à son père, le rétablissement de la République, la dictature de salut public confiée à Bernadotte, et, la restauration des Bourbons. Tout dépend d’Alexandre. Souhaitant établir une paix durable, il s’oppose à tout arrangement avec Napoléon mais ne se prononce pour aucune des solutions. Il semble disposé à laisser la France libre de son choix. Talleyrand décide alors de prendre les choses en mains et de mettre les alliés devant le fait accompli. Il parvient, le 2 avril, à obtenir du Sénat, où il exerce une incontestable influence, la déchéance de l’Empereur et la suppression de l’hérédité. Deux jours plus tôt, le conseil municipal de Paris s’était déjà prononcé pour le rétablissement du pouvoir monarchique dans la personne de Louis XVIII. Le 6 avril, Napoléon abdique et Louis XVIII peut monter sur le trône. Dès son arrivée, le tsar manifeste l’envie de visiter la Monnaie des Médailles et l’hôtel des Monnaies de Paris. Le 5 avril, l’administration des Monnaies est en mesure de présenter à Talleyrand, pour qu’il puisse l’approuver, le dessin de la pièce à frapper lors de la visite du tsar à l’hôtel des Monnaies. Elle lui demande de lui indiquer la quantité à frapper afin d’en évaluer la dépense qui doit être couverte par une partie des matières non monnayées existant en dépôt à la caisse de la Monnaie de Paris. Une dizaine de jours plus tard, il lui annonce l’adoption du projet mais il lui demande que la légende du revers soit en latin. Le changement est rapidement exécuté par Tiolier et, le matin du 15 avril, les coins sont trempés même si la substitution de la légende latine pose problème car, pour la réaliser, il faut graver de nouveaux poinçons ce qui est impossible si Alexandre diffère sa visite jusqu’au 19 avril. Mais fort heureusement pour l'administration des Monnaies, Alexandre ne peut finalement pas venir. Elle a donc tout le temps de modifier la légende de la pièce. Au même moment, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse expriment eux aussi leur intention de visiter la Monnaie de Paris. La fabrication des monnaies étant suspendue suite aux événements, seule la visite des ateliers et des machines, sans en montrer l’emploi, est possible sauf si une pièce analogue à celle destinée au tsar peut être exécutée pour les deux souverains. Le 19 avril, l’ordre est donné au Graveur général Tiolier de frapper trois pièces. Le revers est commun pour les trois souverains. Il comporte l’écusson des armes de France avec la légende Gallia Reddita Europae. L’avers de chaque pièce est différent. Sur celui de la pièce pour la Russie, on trouve l'initiale du prénom du tsar et la légende Au Pacificateur de l’Europe suivie de la mention de l'hôtel des Monnaies de Paris (Paris) et de la signature de Tiolier. Pour la Prusse et pour l'Autriche, on trouve le nom du souverain et la légende Ange de paix suivie également de la mention de l'hôtel des Monnaies de Paris et de la signature de Tiolier. Après la visite, le 26 avril 1814, de l’empereur d’Autriche, et celle, le 6 mai, du roi de Prusse, l’administration des Monnaies reçoit, le 24 mai, le tsar Alexandre. Accompagnée du général Sacken, Gouverneur militaire de la place de Paris, des fonctionnaires généraux des Monnaies et des fonctionnaires particuliers de la Monnaie de Paris, elle l’accueille à la descente de sa voiture et le conduit successivement dans plusieurs salles dont celle du monnayage où sont frappées en sa présence des pièces en or et en argent.

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