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v10_0069 - 2 francs Cérès, avec légende, frappe d'épreuve (?) 1873 Paris F.265/10

2 francs Cérès, avec légende, frappe d épreuve (?) 1873  Paris F.265/10 SPL
MONNAIES 10 (2000)
Prix de départ : 228.67 €
Estimation : 426.86 €
Prix réalisé : 310.23 €
Type : 2 francs Cérès, avec légende, frappe d'épreuve (?)
Date : 1873
Nom de l'atelier/ville : Paris
Quantité frappée : 528076
Métal : argent
Titre en millième : 835 ‰
Diamètre : 27 mm
Axe des coins : 6 h.
Poids : 10,03 g.
Tranche : cannelée
Commentaires sur l'état de conservation :
Une comparaison du revers de cette 1873 de la Collection Alain Davis avec la pièce en frappe d’épreuve de 1878 de la Collection Kolsky, visible dans la Collection Idéale, montrera immédiatement que le traitement de la patine du revers est rigoureusement identique sur les deux monnaies, lettres blanches sur fond noir, traitement de patine que l’on ne retrouve nulle part, sauf sur des frappes d’essai (dites en «flan bruni»). Le droit pose un autre problème car le «traitement de patine» ne semble pas avoir été effectué ou alors seulement très légèrement et uniquement sur la zone entre six heures et douze heures, l’étoile et REPUBLIQUE étant sur fond bruni, FRANÇAISE étant sur un fond plus clair. L’analyse de la frappe montre aussi une différence essentielle entre l’avers et le revers : l’avers a un «effet de trainée» au-dessus des lettres de la légende (les petits rectangles sans patine qui surplombent les lettres) qui est complètement absent du revers alors que cet «effet d'ombre», quand il existe, se voit usuellement sur les deux côtés. Bien entendu, nous retrouvons le même problème que pour d’autres monnaies à frappes exceptionnelles : aucune référence connue d’une quelconque frappe d’épreuve en 1873. Nous n’aurons probablement jamais l’explication de cette «frappe d’épreuve d’un seul côté» mais celle qui vient à l’esprit le plus naturellement est une présentation de cette monnaie en tableau, ce qui se faisait beaucoup à l’époque, avec soit des médailles frappées en uniface, soit des contre-types sur feuilles de métal, soit encore sur des médailles arasées et soudées avec un pas de vis. Si cette explication devait un jour s’avérer, au vu d’un texte d’archive prescrivant la fabrication de tels panneaux de présentation, ou au vu d’une 2 francs 1873 dont seul l’avers présenterait une patine «traitement frappe d’épreuve», nous pourrions en déduire que la préparation de telles frappes devait représenter un travail suffisamment important, pour que l’ouvrier monnayeur se soit facilité la tâche en ne traitant qu’un côté du flan. La monnaie présente par ailleurs les caractéristiques d’une monnaie d’épreuve, excellente frappe, quoique le coin de droit ne soit pas parfaitement à fleur (infime début de cassure de coin autour du point après FRANÇAISE), superbe contraste sur un flan brillant, l’éclairage en lumière rasante donnant un impact visuel fantastique, patine gris-brun soutenu, surtout à gauche, très beau velours et lustre. Le revers est donc identique d’aspect à celui de la frappe d’épreuve de 1878. Pas de défaut visible à l’œil nu, la loupe montre une rayure sur la joue et quelques égratignures, ainsi qu’un amincissement du velours sur les ondulations des cheveux

Avers


Titulature avers : REPUBLIQUE FRANÇAISE .
Description avers : Tête de Cérès à gauche couronnée d'épis avec un bandeau inscrit CONCOR ; au-dessous signé E. A. OUDINÉ. F..

Revers


Titulature revers : (FEUILLE DE CHÊNE) LIBERTE. EGALITE. FRATERNITE./ 2 /FRANCS /1873 A.
Description revers : dans une couronne composite d'olivier et de chêne.

Commentaire


Cet exemplaire est celui de la COLLECTION IDÉALE. Mis à part la frappe d'épreuve de 1878, FDC 65, l'exemplaire de la Collection Davis est le plus beau répertorié dans la COLLECTION IDÉALE, ex-æquo avec la 1888 choisie pour illustrer le type dans le FRANC III.

Historique


TROISIÈME RÉPUBLIQUE

(4/09/1870-10/07/1940)

La nouvelle de la capitulation de Sedan provoque la révolution du 4 septembre 1870 à Paris. Proclamée à l'Hôtel de Ville, la République est dotée d'un gouvernement provisoire appelé gouvernement de la Défense nationale. Menacé à gauche par l'insurrection de la Commune et à droite par les monarchistes, le nouveau régime connaît des débuts difficiles. Chef du pouvoir exécutif dans un premier temps (février 1871), Thiers est chargé de réorganiser le pays avant de choisir sa forme de gouvernement. Il devient président de la République en août 1871 et, malgré son action de libération du territoire, doit quitter son poste en mars 1873 face à l'opposition royaliste. Il est alors remplacé par Mac-Mahon favorable au rétablissement de la monarchie mais celle-ci n'est pas restaurée à la suite de la question du drapeau. La loi du septennat est alors mise en place en novembre 1873 puis, en 1875, sont votées les lois fondamentales qui servent de Constitution à la Troisième République. Régime parlementaire, elle se caractérise notamment par la nette prépondérance du pouvoir législatif sur le pouvoir exécutif. Anticléricale, la Troisième République rend l'école gratuite, laïque et obligatoire mais continue la politique coloniale pour ses ambitions économiques, stratégiques et morales. La séparation des Églises et de l'État est votée en 1905. L'idée d'une revanche sur l'Allemagne et un nationalisme important sont au cœur de la crise boulangiste, du scandale de Panama ou de l'affaire Dreyfus des années 1886-1899 tandis que la politique étrangère est très active notamment au Maroc et que la course aux armements se développe. La Première Guerre mondiale coûte cher à la France qui ne se relève qu'à partir de 1920 voire 1928 pour la monnaie avec le franc "Poincaré". La crise de 1929 ne se fait sentir qu'à partir de 1932 mais dure jusqu'en 1939, période durant laquelle l'instabilité ministérielle est très importante. Vacillant en 1934, la Troisième République trouve un nouveau ciment unitaire avec l'antifascisme qui permet l'arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936. Mais, paralysée face à l'Allemagne, la France va alors s'enliser dans une "drôle de guerre" puis connaître l'une des plus grandes défaites de son histoire en juin 1940. Réunies en Assemblée nationale à Vichy le 10 juillet 1940, les Chambres, pourtant élues en 1936, votent les pleins pouvoirs à Pétain dans une sorte de suicide collectif par 569 voix pour, 80 voix contre et 18 abstentions.

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