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v10_0005 - 20 centimes Napoléon III, tête nue, listel large, Frappe d'épreuve 1853 Paris F./

20 centimes Napoléon III, tête nue, listel large, Frappe d épreuve 1853 Paris F./ FDC
MONNAIES 10 (2000)
Prix de départ : 304.90 €
Estimation : 609.80 €
Prix réalisé : 487.53 €
Type : 20 centimes Napoléon III, tête nue, listel large, Frappe d'épreuve
Date : 1853
Nom de l'atelier/ville : Paris
Métal : argent
Titre en millième : 900 ‰
Diamètre : 15 mm
Axe des coins : 6 h.
Poids : 1,03 g.
Tranche : cannelée
Degré de rareté : R3
Commentaires sur l'état de conservation :
À première vue, cet exemplaire semble être une frappe au type courant mais, pour une monnaie "destinée à la circulation", la frappe est si parfaite que l'on peut être pratiquement certain que cet exemplaire fit partie de la série des essais. En effet, même si typologiquement il correspond au type adopté, cela ne l'exclut pas d'une série de frappes d'épreuve puisqu'il fallait précisément que se trouve, dans la série des essais, ce type adopté. Sachant que toute la série de mise au point du type "tête nue, Napoléon Empereur", effectuée dans l'urgence (le coup d'État date du 2 décembre 1852, ne l'oublions pas), se fit sans le E pour Essai, lettre qui ne fut utilisée qu'ultérieurement, on ne peut distinguer les frappes d'épreuve des frappes courantes qu'à la perfection technique de la fabrication. Plusieurs caractéristiques particulières de notre monnaie indiquent une frappe d'épreuve et avant tout la hauteur du listel, preuve d'une frappe extrêmement forte et peut-être répétée plusieurs fois successivement sur le même flan. Nous avons aussi la fraîcheur du coin, qui est à fleur : on voit encore dans les champs, les traces du polissage de la surface des plats des coins, verticales dans l'axe de la monnaie. Autre détail caractéristique à cette période, le polissage du coin avec présence de velours sur les reliefs. Les essais en grosse tête que nous connaissons présentent tous cette particularité, comme d'ailleurs les essais au type de Bouvet en 5 francs. La situation est donc différente de la période (nous connaissons cela jusqu'à 1832 avec certitude) précédente où les coins utilisés pour les frappes d'épreuve étaient neufs et non traités, donc uniformément brillants et lisses. Les coins des essais et épreuves de Napoléon III étant non seulement traités pour donner un effet de velours sur les reliefs mais très probablement aussi pour protéger l'effigie impériale d'une patine trop forte. Il est aussi possible, a contrario, que les champs aient été traités avec, d'origine, une patine sombre. Cette technique n'aurait rien eu de particulier ni de surprenant puisque, par exemple, les médailles de l'époque étaient fournies d'origine avec une patine chocolat : on peut donc concevoir l'utilisation d'une patine sur les champs pour contraster avec les reliefs... Ceci ne serait pas une nouveauté puisque l'examen de la 2 francs 1815 montre une patine "de contraste", entre reliefs et champs, tellement marquée que l'on ne conçoit pas comment ce résultat aurait pu être obtenu sans un traitement préalable particulier. En poursuivant l'examen de cette monnaie, on trouve confirmation de la spécificité de cette frappe dans un petit détail qui semble avoir échappé à nos devanciers. Le grènetis du listel est en forme d'oves allongées, ce que l'on ne retrouve sur aucun coin ayant servi à la frappe des monnaies courantes. Le Ç aurait aussi pu être une différence mais il semble à l'examen des exemplaires de la Collection Idéale que le C porte ou non cédille selon les exemplaires, d'une manière erratique. Une typologie des Ç dans cette série monétaire serait d'ailleurs bien utile afin de déterminer si, pour chaque année et atelier, existent les deux modèles, ou si certaines productions se firent exclusivement avec ou sans cédille. Il nous faudrait alors rajouter des lignes au FRANC IV ou signaler à quel type de C l'année a été frappée. La forme très particulière des oves du grènetis ne se retrouve, à notre connaissance, sur aucun autre essai de cette période et cette innovation ne semble pas avoir rencontré un quelconque succès. Cette variété ne semble pas avoir été remarquée par nos devanciers et elle reste donc inédite. Nous ignorons si la variété n'a pas été remarquée par des commentateurs négligents ou si cet essai reste unique : l'avenir nous l'apprendra peut-être. La patine n'est pas toujours parfaitement égale et il y a une égratignure dans le champ devant le nez de l'empereur, sinon, monnaie parfaite, même à la loupe x10

Avers


Titulature avers : NAPOLEON III EMPEREUR.
Description avers : Tête nue de Napoléon III à gauche ; signé au-dessous BARRE.

Revers


Titulature revers : EMPIRE FRANÇAIS / 20 CENT. 1853 / A.
Description revers : dans une couronne formée de deux branches de laurier.

Commentaire


Le C de FRANCAIS a une cédille.

Historique


SECOND EMPIRE

(02/12/1852-04/09/1870)

Proclamé empereur sous le nom de Napoléon III, Louis Napoléon fait son entrée solennelle à Paris le 2 décembre 1852. Il épouse Eugénie Marie de Montijo, aristocrate espagnole, en janvier 1853. Son règne peut se diviser en trois périodes : l'Empire autoritaire jusqu'en 1860 ; l'Empire libéral de 1860 à 1870 puis l'Empire parlementaire en 1870. Durant l'Empire autoritaire, Napoléon III exerce son pouvoir sans partage, contrôle la presse tandis que les journaux pratiquent l'autocensure pour éviter leur suppression. Les préfets exercent une puissance illimitée dans les départements, les maires, les fonctionnaires sont nommés par le gouvernement. Comme sous le Premier Empire, l'Éducation et l'Université sont surveillées. Maintenant les grands principes de la révolution, la souveraineté du peuple est continuée grâce à la consultation par plébiscite. Sur le plan économique, l'essor est important, l'industrialisation se développe ainsi que les organismes de crédit et les grands magasins. Le prestige militaire est accru par la guerre de Crimée qui permet à la France de jouer un rôle international. L'attentat d'Orsini (janvier 1858) n'empêche nullement la France d'intervenir en Italie pour faire triompher le principe des nationalités et permet le rattachement de Nice et de la Savoie par le traité de Turin (mars 1860). Dès 1860, l'Empire évolue vers plus de libertés : traité libre-échangiste de commerce avec l'Angleterre, apparition d'une faible opposition dans le Corps législatif, octroi du droit de grève (1864), libéralisation de la presse (1868). Sur le plan international, la France acquiert la Nouvelle-Calédonie, la Cochinchine et encourage le creusement du canal de Suez par Ferdinand de Lesseps. Au Mexique, le soutien à Maximilien et à l'Autriche est toutefois un échec. Les élections de 1869 sont très mauvaises pour le régime et l'opposition obtient 45 % des voix. Le régime évolue alors vers un Empire parlementaire en appelant Émile Ollivier, chef du parti orléaniste et libéral, au pouvoir. Après Sadowa en 1866 où la Prusse écrase l'Autriche, l'affaire du trône d'Espagne et de la dépêche d'Ems entraînent la guerre qui est déclarée le 19 juillet 1870. Accumulant les revers, l'armée française est encerclée dans Metz puis Napoléon III, malade, capitule à Sedan le 2 septembre. Aussitôt la nouvelle connue, la déchéance de l'Empire est annoncée par Gambetta puis la République est proclamée le 4 septembre. Napoléon III est alors emmené en captivité en Hesse puis part dans le Kent où il meurt en 1873.

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