Avers
Titulature avers : SOUS LE CHEVAL, LÉGENDE GRECQUE.
Description avers : Cavalier casqué, nu, au pas à gauche, tenant les rênes de la main droite et un bouclier de la main gauche.
Légende avers : EUF/ AR-ISTWN
Traduction avers : (Ariston).
Revers
Description revers : Taras nu, chevauchant un dauphin à gauche, tenant un hippocampe de la main droite et un trident de la main gauche.
Légende revers : T-ARAS // IWP
Traduction revers : (de Tarente).
Commentaire
Historique
CALABRE - TARENTE
(IVe - IIIe siècle avant J.-C.)
Tarente, fondée vers 706 avant J.-C. par les Parthénopéens, était la seule colonie de Sparte. En effet, d'après la mythologie, la cité aurait été fondée par Phalanthos, sur ordre de l'oracle de Delphes, non loin de l'embouchure de la rivière Taras. Une autre tradition antique raconte comment la cité fut fondée par Taras qui était le fils de Poséidon et de la nymphe Satyra. Il fut sauvé lors d'un naufrage par un dauphin qui le déposa près de la future cité et son nom désigne la ville. Il se trouva que les deux héros furent confondus. Tarente était la seule cité importante de cette région appelée Calabre par les Romains et districts de Messapia et de Iapygia par les Grecs. La nouvelle colonie prospéra rapidement et devint l'un des ports les plus importants de Méditerrannée Occidentale grâce aux nombreux avantages, liés à sa situation géographique, à la richesse de son arrière pays avec des terres cultivables, des élevages réputés, le travail de la laine. Les Tarentins était des éleveurs et dresseurs de cheveux fameux. Mais elle était aussi réputée, grâce à son vaste port sécurisé qui lui permit d'établir de fructueuses relations avec ses voisins et en fit un des principaux ports de la Méditerranée Occidentale. La cité était reconnue aussi pour la qualité de sa pourpre, réalisée grâce à la collecte du murex, coquillage permettant d'obtenir la coloration si particulière. Le système politique de Tarente devait être calqué sur celui de sa métropole Sparte et Hérodote (I, 36) signale un roi, contemporain de Darius Ier (521-486 avant J.-C.). Le culte d'Apollon Hyakinthos y était célébré et son origine spartiate est indéniable. À partir de 380 avant J.-C., les destinées de Tarente se retrouvèrent entre les mains d'Archytas de Tarente (460-360 avant J.-C.), philosophe pythagoricien, ami de Platon, mathématicien, astronome, homme politique et général qui fut placé sept fois à la tête de sa cité. On le donne pour l'inventeur de la vis, de la poulie, de la crécelle et du cerf-volant. Horace lui consacra une ode. La fondation panhellénique de Thurium en 443 avant J.-C. avait donné naissance à un conflit qui devait opposer Tarente à Athènes pendant plus de trente ans à partir de 436 avant J.-C. Les deux cités rivales avaient fini par fonder Héraclée en 432 avant J.-C., néanmoins sous influence tarentine. Les Tarentins finirent par s'imposer sur les villes de Métaponte et de Siris. Archytas, dans la première moitié du quatrième siècle avant J.-C., devint le stratège de la confédération italiote dont la capitale était Héraclée et qui regroupait, outre Tarente, Métaponte et Thurium, Crotone, Vélia et Naples. Cette période d'hégémonie tarentine prit fin avec la mort d'Archytas et fut le point de départ des interventions de généraux mercenaires comme Archidamos de Sparte, Alexandre le Molosse ou Pyrrhus d'Épire. Tarente dut lutter contre les Lucaniens et fit appel en 345 avant J.-C. à Archidamos, roi de Sparte. Ce dernier essaya de contenir la progression des tribus lucaniennes. Malheureusement, Archidamos fut battu et tué à la bataille de Mandurias en 338 avant J.-C. La mort d'Archidamos obligea les Tarentins à trouver un nouvel allié pour contenir leurs turbulents voisins. Ils firent appel à Alexandre le Molosse, roi d'Épire et beau-frère d'Alexandre III le Grand de Macédoine. En arrivant en Italie du Sud, Alexandre le Molosse dut lutter contre les tribus d'Italie méridionale de Lucanie et d'Apulie, désireux de se constituer un royaume en Grande Grèce. Après la mort d'Alexandre d'Épire (330 avant J.-C.), les Tarentins continuèrent d'affronter les tribus de Lucanie et du Bruttium auxquelles s'ajoutèrent les Romains. Cette fois-ci, ils s'adressèrent à Kleonymos de Sparte pour les délivrer de ce double danger. Tarente et Rome avaient signé un traité naval en 303 avant J.-C. sur la neutralité des Tarentins en échange du respect de l'intégrité territoriale de leur cité par les armées romaines. Entre le départ de Kléonymos de Sparte en 302 avant J.-C. et l'arrivée de Pyrrhus, roi d'Épire une vingtaine d'années plus tard, l'histoire de Tarente et de son territoire reste mal connue avec de nombreuses zones d'ombre sur les plans historiques et monétaires. L'intervention du monarque épirote allait marquer le début du déclin de la cité tarentine. À la suite de l'arrivée de Pyrrhus en Italie, en 281 avant J.-C., le consul L. Aemilius Barbula dévasta le territoire des Tarentins après la destruction d'une escadre romaine dans le golfe de Tarente. Pyrrhus, grâce à ses éléphants et à la surprise générale, remporta l'indécise bataille d'Héraclée en 279 avant J.-C. d'où l'expression "victoire à la Pyrrhus" qui équivaut à une victoire qui laisse le vainqueur si épuisé qu'une défaite ne l'aurait pas plus affaibli. Après la victoire d'Ascoli en 279 avant J.-C., Pyrrhus n'arriva pas à obtenir une victoire décisive sur les Romains, se fâcha avec ses alliés grecs et syracusains, et fut finalement battu à Bénévent en 275 avant J.-C. Il se retira en Épire, où il fut finalement assassiné. Après le départ de Pyrrhus, Tarente se soumit à Rome. En 272 avant J.-C., elle se rendit, après un long siège, au consul Lucius Papirius Cursor. Sous l'impulsion du Consul Spurius Carvilius Maximus, Tarente devint une cité alliée de Rome, elle connut une grande période de prospérité qui perdura jusqu'à la seconde guerre Punique (221-202 avant J.-C.). Tarente, alliée de Rome dans un premier temps, se rallia finalement à Hannibal en 213 avant J.-C. La garnison romaine, réfugiée sur l'acropole de Tarente, résista pendant cinq ans. La ville fut définitivement soumise par Fabius Maximus en 209 avant J.-C. qui réduisit la plus grande partie de la population en esclavage, trente mille personnes selon Tite-Live (XXVI, 39)
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