Avers
Titulature avers : CATHARINA. D. G. FRANCOR. REGINA.
Description avers : Écu couronné parti de France et de Médicis.
Traduction avers : Catherine, par la grâce de Dieu, reine des Francs.
Revers
Titulature revers : *MEPI. AMHXANIAE. EYEAMIA.
Description revers : Arc en ciel au-dessus d’un rivage escarpé.
Commentaire
Historique
CATHERINE DE MÉDICIS
(1519-1589)
Catherine de Médicis est née le 13 avril 1519 à Florence (Italie) sous le nom de Caterina Maria Romola di Lorenzo de Medici. Elle est la fille de Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne (1495-1519). À la mort de ses parents, alors qu'elle n'a que quelques jours, elle hérite de la fortune des Médicis, du titre de duchesse d'Urbino, puis de celui de comtesse d'Auvergne à la mort de sa tante Anne d'Auvergne en 1524. Elle doit une partie de son éducation à ses oncles, les papes Léon X et Clément VII.
Elle quitte l'Italie en 1533, lorsque le pape fait alliance avec le roi de France, François Ier. Son mariage avec Henri, le frère du dauphin, est célébré à Marseille le 28 octobre 1533.
Après son mariage, Catherine n'occupe que peu de place à la Cour. Elle n'a que quatorze ans, ne parle pas bien le français et son jeune mari est plus intéressé par sa confidente et maîtresse Diane de Poitiers.
Le 10 août 1536, le destin de Catherine bascule. Le fils aîné de François Ier, le dauphin François, meurt soudainement, faisant de l'époux de Catherine l'héritier du trône. Catherine devient alors dauphine de Viennois et duchesse titulaire de Bretagne (1536-1547). Elle prend progressivement sa place à la Cour, et accouche en janvier 1544 d'un héritier : François, futur François II de France.
À la mort de François Ier, le 31 mars 1547, Henri d'Orléans monte sur le trône sous le nom d'Henri II et Catherine devient reine de France par un sacre officiel à la basilique de Saint-Denis le 10 juin 1549. Durant les quinze années qui suivront, elle mettra au monde dix enfants, dont sept survivront, et seront éduqués par... Diane de Poitiers, l'ennemie de Catherine, qui souffre en silence des infidélités de son époux.
Henri II meurt en 1559. Son fils François monte sur le trône. Catherine de Médicis lui recommande de confier les rênes du gouvernement à la famille de son épouse : les Guise, issus de la maison de Lorraine et apparentés à la famille royale. Les Guise sont riches et puissants, donc influents. Catherine les soutient et approuve la mise à l'écart opérée par eux du connétable Anne de Montmorency, avec lequel elle assurait la régence, et de Diane de Poitiers.
Le règne de François II est marqué par la montée des violences religieuses. Jusqu'à présent Henri II avait réprimé très sévèrement le protestantisme. La mort de ce dernier encourage les protestants à réclamer la liberté de conscience et celle du culte. Bien que leur chef Calvin condamne la violence, une minorité de réformés veulent en découdre par la force. Devant la menace grandissante, les Guise sont favorables à une politique de répression.
En 1560, à la mort du Roi, le frère cadet de celui-ci monte sur le trône sous le nom de Charles IX. Comme il n'a que dix ans et qu'il est encore mineur, Catherine de Médicis est déclarée "gouvernante de France", au côté du chancelier Michel de L'Hospital. Face aux troubles religieux, elle met en place avec le soutien de conseillers modérés une politique de conciliation (colloque de Poissy en 1561). Elle accorde ainsi aux protestants la paix d'Amboise en mars 1563.
Après quatre années de paix, le conflit religieux reprend. En 1567, le prince de Condé tente de s'emparer du roi par surprise. C'est la « surprise de Meaux » : Charles IX et Catherine se réfugient à Paris, stupéfaits de la trahison du chef des protestants. Le pouvoir royal décide d'en finir avec les rebelles et de terribles guerres s'ensuivent, ruinant le pays. Les deux camps arrivent à bout de force en 1570. Catherine pousse les protestants à accepter la paix de Saint-Germain-en-Laye, qui leur accorde une liberté de culte très limitée. Néanmoins, pour concrétiser une paix durable entre les deux partis religieux, Catherine prévoit d'organiser le mariage de sa fille, Marguerite avec le prince protestant Bourbon Henri de Navarre. Le mariage princier est prévu le 18 août 1572. Il n'est accepté ni par les catholiques intransigeants, ni par le pape. Celui-ci et le roi d'Espagne, Philippe II, condamnent vigoureusement la politique de la reine mère. C'est dans ce contexte tendu qu'est perpétré, le 22 août 1572, un attentat contre l'Amiral Gaspard de Coligny, chef des protestants, membre du Conseil royal. Les protestants s'élèvent contre cet attentat et réclament vengeance. La capitale est au bord de la guerre civile, qui éclate finalement avec la Saint-Barthélémy. Le massacre commence dans la nuit du 24 au 25 août 1572. En dépit des ordres du roi et de sa mère pour l'arrêter, il s'étend les jours suivants avec l'aide du peuple excité par quelques prédicateurs catholiques à tous les protestants parisiens, puis les mois suivants en province. Il fait plusieurs milliers de victimes.
Le massacre de la Saint-Barthélemy entraîne un changement complet de la question religieuse en France.
Sous la pression des catholiques intransigeants et dans l'espoir de rétablir plus vite l'unité de la foi, Charles IX et Catherine de Médicis décident de changer radicalement la politique de conciliation menée à l'égard des protestants. L'édit de Saint-Germain est annulé.
En 1574, à l'âge de vingt-trois ans, le duc d'Anjou, quatrième fils de Catherine, succède à son frère sous le nom de Henri III. Connu pour être le fils préféré, et sans doute le plus intelligent, le nouveau roi entend gouverner par lui-même. Catherine continue d'exercer le pouvoir, mais elle ne peut plus agir sans le consentement du roi. Elle meurt à Blois le 5 janvier 1589. Elle est inhumée à Saint Denis aux côtés de son époux. Biblio. indicative : CASTELNEAU, Jacques, "Catherine de Médicis", Paris, Hachette, 1954 ; WANEGFFELEN, Thierry, "Catherine de Médicis : le pouvoir au féminin", Paris, Payot, 2005 ; CLOULAS Ivan, "Catherine de Médicis : Le destin d'une reine", Paris, Tallandier, 2007 ; sur les guerres de religion voir le "Que sais-je ?" de Georges LIVET, "Les guerres de religion".