bpv_305416 - GÉTA Tétradrachme syro-phénicien

Le trou de suspension qui a été percé dans cet exemplaire est intéressant à plus d’un titre.
Il est tout d’abord possible que ce trou soit antique car on ne voit pas de différence de patine, manifestement ancienne, entre les surfaces de la pièce et celles de l’intérieur du trou.
Il est ensuite certains que le trou a été percé pour que l’aigle aux Diocures soit visible et non le portait de Geta : les débords de métal sont du côté du portrait et l’axe exact est sur l’aigle, ceci serait parfaitement conforme à ce que nous savons de la damnatio memoriae attachée à Geta. Que faire d’une monnaie de l’Auguste assassiné ? Un bijou précautionneusement porté du côté inoffensif !
À noter un détail curieux, l’intérieur du trou de suspension montre une petite collerette en relief, comme si le trou avait été percé depuis les deux extrémités ?
Ces frappes restent énigmatiques et suivent la mort de Septime Sévère, pour qui aucune émission aux deux étoiles n’est connue. Ce symbole n’est pas connu par ailleurs, n’a pas été utilisé ni pour d’autres ateliers ni à une autre occasion à Antioche, et n’est connu donc que pour cette frappe, l’une au nom de Caracalla, l’autre au nom de Geta.
Certes, les deux étoiles sont connues pour représenter les Dioscures, Castor et Pollux, donc les Gémeaux : ce ne serait pas un hasard si une émission conjointe pour les deux frères, dont chacun craignait la mésentente, chacun auguste de plein droit après la mort de leur père, les placerait sous le signe des dieux de l’amour fraternel par excellence.
Malheureusement, aucun témoignage historique ne cite cette émission ; elle n’aura pas de suite, l’assassinat de Géta par son frère Caracalla, le 26 février 212, réglant définitivement la question de l’amour fraternel dans les émissions d’Antioche. Cette frappe sera la dernière au nom de Geta.
Les frappes de ce groupe se caractérisent, outre par les styles d’avers et de revers, par le changement de la légende de revers, qui passe de TO gamma à TOC. TO. gamma. On note que les sigma sont gravés en C.
Dans la base TSP maintenue par Michel Prieur, vingt-cinq exemplaires sont répertoriés dont en musées Berlin, Paris, British Museum, Berne (2), Fitzwilliam Museum Mc Lean Collection, .