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fme_704655 - LOUIS XVI Médaille, Canal du Centre, refrappe

LOUIS XVI Médaille, Canal du Centre, refrappe SUP
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Type : Médaille, Canal du Centre, refrappe
Date : (1783)
Nom de l'atelier/ville : Monnaie de Paris
Métal : bronze
Diamètre : 74 mm
Axe des coins : 12 h.
Graveur : DUVIVIER Benjamin (1730-1819)
Poids : 173,2 g.
Tranche : lisse + corne BRONZE
Poinçon : corne BRONZE
Commentaires sur l'état de conservation :
Patine hétérogène avec des taches noires. Petite usure sur certains reliefs

Avers


Titulature avers : LUDOVICO XVI. FR. ET NAVAR. REGI OPTIMO // À L’EXERGUE : COMITIA BURGUNDIAE.
Description avers : Buste habillé et drapé de louis XVI à droite. Signé sous le buste : B. DUVIVIER.

Revers


Titulature revers : UTRIUSQUE MARIS JUNCTIO TRIPLEX // À L’EXERGUE : FOSSIS AB ARARI / AD LIGERIM SEQUANAM ET RHENUM / SIMUL APERTIS / MDCCLXXXIII.
Description revers : La Bourgogne personnifiée assise avec une corne d’abondance et de bouclier à ses pieds, tenant un caducée de la main droite ; autour d’elle les dieux fleuves du Rhin, de la Saône et de la Loire. Signé à l’exergue : DU VIVIER F..

Commentaire


Le canal du Centre relie les vallées de la Loire et de la Saône. Le canal est également connu comme canal du Charolais.
La Dheune, affluent de la Saône, et la Bourbince, affluent de la Loire, ont depuis longtemps (XVe-XVIe siècles) retenu l'attention des ingénieurs par l'orientation de leurs cours qui permettaient d'envisager une liaison entre le sillon rhodanien et la Méditerranée d'une part, et l'Atlantique ou la Manche, la Loire étant elle-même reliée à la Seine depuis 1642 par le canal de Briare. Le projet soutenu par l'ingénieur Thomassin est d'abord en concurrence avec le canal de Bourgogne mais les deux canaux seront finalement réalisés.Le grand artisan du canal du Centre est Émiland Gauthey (1732-1806), ingénieur des États de Bourgogne : son projet élaboré et modifié pendant plusieurs années est approuvé en 1782 par le Parlement de Bourgogne et réalisé de 1784 à 1791/1793 sous son autorité. Appelé à l'origine « canal du Charolais », l'ouvrage, alimenté par les étangs et les divers cours d'eau des bassins versants, comprend un canal latéral à la Bourbince de Digoin à Montceau-les-Mines, un canal à bief de partage de Montceau à Saint-Julien-sur-Dheune, un canal latéral à la Dheune de Saint-Julien à Chagny, un canal de jonction par dérivation de la Dheune vers la Thalie par la tranchée de Chagny à Rully et un canal latéral à la Thalie de Rully à Chalon-sur-Saône. À l'initiative d’Émiland Gauthey, on a préféré le tracé le plus court en ne suivant pas le cours inférieur de la Dheune : celui-ci manquait de profondeur et présentait de grandes variations de débit (sécheresse et inondations) avec de nombreux méandres et parfois plusieurs bras, de plus la rivière n'aboutissait pas à un port.

Historique


LOUIS XVI

(10/05/1774-21/01/1793)

Né à Versailles en 1754, Louis XVI était le fils de Louis, dauphin de France, et de Marie-Josèphe de Saxe. En 1774, roi à la mort de son aïeul Louis XV, il appela auprès de lui le vieux comte de Maurepas, disgracié depuis 1749, et se sépara bientôt des ministres de son prédécesseur, ce " triumvirat " formé par le chancelier Maupeou, l'abbé Terray et le duc d'Aiguillon, qui, par sa politique autoritaire, venait de restaurer l'autorité royale. L'ancien Parlement de Paris, supprimé depuis 1770, fut rétabli. Le 24 août 1774, Louis XVI renvoyait Terray et nommait Turgot contrôleur général des finances. Refusant d'être un simple " ramasseur d'argent " pendant son ministère, Turgot multiplia les réformes économiques. Fin 1775, le contrôleur général avait entamé le redressement financier : les impôts rapportaient 327 millions, 67 de plus que l'année précédente ; le déficit était ramené à 15 millions. Mais ses projets blessaient trop d'intérêts particuliers. Tout était contre lui : les dévots, les parlements, le parti Choiseul, la reine Marie-Antoinette, dont le rôle fut incroyablement néfaste, la Cour, les financiers. Il lui fallait l'appui d'un despote éclairé, et Louis XVI n'était ni assez despote, ni assez éclairé. La révolte des colonies anglaises d'Amérique, en 1775, échauffa les esprits en France. Tout un parti souhaitait effacer le souvenir de la désastreuse guerre de Sept Ans. Le 9 mai 1776, un conseil secret, dont Turgot était exclu, décidait l'entrée dans la guerre ; le 12, le contrôleur général était renvoyé en même temps que le garde des sceaux Malesherbes, après un ministère de moins de deux ans. Grâce au secours français, les insurgents l'emportèrent en Amérique et le traité de Versailles (1783) reconnut l'indépendance des États-Unis. Mais la France avait gagné peu de choses dans cette guerre qui accrut la détresse financière de l'État. Necker, successeur de Turgot de 1777 à 1781, dut lui aussi s'effacer devant la coalition des privilégiés. La crise financière s'aggravant, le roi convoqua une Assemblée des notables (1787), qui refusa les changements nécessaires. Necker, rappelé aux affaires (1788), fit décider par le roi la convocation des États généraux, la première depuis 1614. La première partie du règne de Louis XVI fut marquée par de nombreuses réformes : établissement du Mont-de-Piété (1777), abolition du servage dans le domaine royal (1779), suppression de la question préparatoire (1780), création de l'école des mines (1783), commencement de la digue de Cherbourg et du canal du Centre (1784), liberté du commerce des grains (1787), édit de tolérance en faveur des protestants (1788). Dans les généralités, une génération d'intendants de grande classe continue l'œuvre de leur prédécesseurs du règne de Louis XV. Mais ces réformes ne suffirent pas à arrêter la marche des temps. Quand elle désigna ses représentants, la nation désavoua les administrateurs éclairés issus du Conseil et des intendances. De 1789 à 1792, en trois courtes années, l'antique édifice politique et social s'écroula irrémédiablement. Le géant du Grand Siècle avait vécu. Ouverts le 5 mai 1789, les États généraux se déclarèrent Assemblée nationale le 17 juin et, le 4 août, abolirent les anciens privilèges. Cependant, les frères du roi quittaient la France. En octobre, la famille royale était ramenée à Paris et l'Assemblée l'y suivit : désormais, l'histoire de France allait se faire dans la capitale. La Révolution se poursuivit, et, le temps passant, Louis XVI, qui n'approuvait que de bouche les transformations en cours, ne fut plus que le jouet des événements. Ramené à Paris après l'échec de sa fuite à l'étranger (juin 1791), il dut sanctionner la nouvelle constitution qui le réduisait au rang de premier fonctionnaire de l'État. La guerre contre l'Autriche, voulue par Louis XVI (avril 1792), précipita la chute du régime. Accusé de duplicité, le roi fut renversé par l'émeute parisienne et l'Assemblée législative dut avaliser l'abolition de la monarchie (10 août 1792) avant de céder la place à une Convention nationale. C'est devant ce corps qu'eut lieu le procès du roi (décembre 1792-1793), qui, condamné à mort, fut exécuté le 21 janvier 1793. Avec le règne de Louis XVI s'achève véritablement l'histoire de la monarchie française. Sans doute il y aura encore des rois de France, une Restauration, cette " comédie de quinze ans ", un roi des Français, deux empereurs, sans doute la France mettra-t-elle un siècle pour se constituer définitivement en République, mais c'est bien en 1792 que s'est brisée la chaîne des temps, ininterrompue depuis quinze siècles, en même temps que se rompait le lien d'amour entre le monarque et ses sujets. Constamment inférieurs à leur tâche depuis leur accession au trône, Louis XVI et son épouse témoignèrent d'une dignité et d'un courage exceptionnels aussitôt qu'ils en furent descendus. Leur long martyre, d'août 1792 à juillet 1793, couronne la destinée d'une monarchie qui, depuis sa naissance, s'était fait gloire d'être toute chrétienne.

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