fjt_907577 - PAYS-BAS ESPAGNOLS - GUERRE DE QUATRE-VINGT ANS Bataille de Turnhout 1597

PAYS-BAS ESPAGNOLS - GUERRE DE QUATRE-VINGT ANS

(1568-1648)

La guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648), était déclenchée par trois révoltes des Dix-Sept Provinces des Pays-Bas contre la monarchie espagnole.

La première révolte débuta avec l'iconoclasme (1566), une tempête du peuple qui détruisait les ornements des églises, provoqué par une répression sévère du calvinisme aux Pays-Bas. En réponse, le roi Philippe II d'Espagne envoya le duc d'Albe, qui rétablit l'ordre aux Pays-Bas avec une armée de 30.000 soldats bien entraînés. Il utilisa une régime de terreur par le Tribunal du sang (le Conseil des troubles) qui condamna de nombreuses personnes à mort, les exemples les plus célèbres étant les nobles Egmont et Hoorne, aimés par le peuple des Pays-Bas, qui furent décapités à Bruxelles en juin 1568.

Le duc d'Alve introduit des impôts très élevés qui sont à l'origine d'une deuxième révolte: ceci commence le 1er avril 1572, lorsque les rebelles ("les gueux de mer") ont conquis la petite ville de Brielle. D’autres villes de Hollande et de Zélande se joignirent au soulèvement. Le duc d’Alve envoya sa grande armée dans les provinces du Nord et voulut donner un terrible exemple, en massacrant la population de plusieurs villes (Malines, Zutphen, Naarden). Mais les autres villes de Hollande sont restées fidèles aux rebelles. Cela a conduit à dans les années 1572-1574 des sièges prolongés (Haarlem, Alkmaar, Leyde) au cours desquels l'armée espagnole a subi de lourdes pertes.

Le manque de salaires pour payer l'armée espagnole a conduit les troupes à se révolter en 1576 qui résultait avec le pillage la ville prospère d'Anvers. Cette « fureur espagnole » provoqua une grande indignation en Europe. Cela a conduit à une troisième révolte, la "Pacification de Gand", qui exigeait le retrait des troupes espagnoles des Pays-Bas. Avec l'arrivée d'Alexandre Farnèse, fils de l'ancien gouverneur des Pays-Bas et cousin du roi, les Pays-Bas furent divisés en une faction méridionale, "l'Union d'Arras", restée fidèle au monarque espagnol, et une faction septentrionale, "l'Union d'Utrecht" (dirigée par la Hollande et la Zélande), qui prit ses distances avec l'autorité espagnole et fut appelée les Sept Provinces Unies.

Farnèse disposait à nouveau de l'armée espagnole bien entraînée (l'armée de Flandres) et reprit de nombreuses villes dans les provinces du sud (Maastricht, Tournai, Bruxelles, Anvers). De plus, l'autorité incontestée du soulèvement des provinces du Nord, Guillaume d'Orange, fut abattu par un assassin en 1584. La situation des rebelles devint précaire. L'Angleterre a fourni de l'aide aux rebelles avec un armée. En réponse, Philippe II envoya une « Armada invincible » pour conquérir l'Angleterre, mais cette invasion échoua lamentablement.

Dans les années 1588-1607, le prince Maurice, fils de Guillaume d'Orange, conquit de grandes parties du territoire conquis par Farnèse. L'épuisement des deux camps après quarante ans de guerre a conduit à la Trêve de Douze-Ans (1609 à 1621) entre les Pays-Bas du Nord et du Sud, mais la guerre reprend dans le cadre de la guerre de Trente Ans qui débute en 1618. À partir de ce moment, les Pays-Bas sont restés divisés en les Sept Provinces Septentrionales (les provinces du Nord, actuellement les Pays-Bas), où la liberté de religion était bien acceptée, et les Pays-Bas Méridionaux (Pays-Bas Espagnols, correspondant actuellement à la Belgique, le Luxembourg et le Nord-Pas-de-Calais), qui restaient catholiques et loyale a l’Espagne.

L'indépendance des Provinces-Unies est finalement reconnue par Philippe IV, le roi d'Espagne au traité de Münster, signé en 1648 en marge des traités de Westphalie qui mettent aussi fin à la guerre de Trente Ans.