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v60_0079 - PHILIPPE IV LE BEL Agnel d’or n.d.

PHILIPPE IV LE BEL Agnel d’or n.d.  TTB+
MONNAIES 60 (2013)
Prix de départ : 4 200.00 €
Estimation : 9 000.00 €
Prix réalisé : 4 200.00 €
Nombres d'offres : 1
Offre maximum : 5 711.00 €
Type : Agnel d’or
Date : 26/01/1311
Date : n.d. 
Métal : or
Titre en millième : 1000 ‰
Diamètre : 24,5 mm
Axe des coins : 11 h.
Poids : 3,66 g.
Degré de rareté : R3
Commentaires sur l'état de conservation :
Cet agnel est frappé sur un flan large, légèrement voilé et irrégulier présentant un petit arrachement de métal à 12 heures au droit ainsi qu’une trace de pliure. Les reliefs sont très nets. Exemplaire de poids léger
Référence ouvrage :

Avers


Titulature avers : + AGN’ D’NI QVI TOLL’° PCCA MVDI MISERERE NOB’.
Description avers : Agneau pascal à gauche, la tête tournée à droite, devant une croix avec gonfanon. À l’exergue Ph’ REX.
Traduction avers : (Philippe, roi des Francs).

Revers


Titulature revers : + XP'C° VINCIT° XP'C° REGNAT° XP'C° IMPERAT, (N ONCIALE, PONCTUATION PAR SIMPLE ANNELET).
Description revers : Croix quadrilobée, feuillue et fleurdelisée, dans un quadrilobe fleuronné et cantonné de quatre lis.
Traduction revers : (Le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande).

Historique


PHILIPPE IV LE BEL

(05/10/1285-29/11/1314)

Né à Fontainebleau en 1268, Philippe IV était le fils de Philippe III et d'Isabelle d'Aragon. La grande affaire de ce règne fut la querelle entre le roi de France et le pape Boniface VIII. Les papes du XIIIe siècle avaient été de dociles alliés de la France. Le légat Benoit Gaetani vint à l'assemblée du clergé de Sainte-Geneviève de Paris pour annoncer la confirmation de la bulle " Ad fructus uberes " (1281), qui soustrayait les ordres mendiants à l'autorité des évêques. Célestin V, ermite égaré sur le trône pontifical ayant abdiqué en 1294, Gaetani fut élu pape. Originaire d'Anagni, neveu d'Alexandre IV, fonctionnaire de la Curie, il se fit sacrer avec faste, réponse au grand refus de Célestin. Le premier différend avec le roi de France survint quand ce dernier fit payer une nouvelle décime au clergé. Boniface lança la décrétale " Clericis laicos " (1296), qui défendait aux rois de recevoir des subsides de l'Église sans l'autorisation du Saint Siège. En représailles, Philippe interdit les sorties d'or et d'argent du royaume, et donc des recettes du Saint Siège. Le pape répondit par la violente lettre " Ineffabilis amor ", mais, occupé par la lutte contre les Colonna et les Aragonais de Sicile, il finit par céder et accepta de canoniser Louis IX (1297). Lors du jubilé de 1300, Boniface affirma de nouveau les principes théocratiques. Dès lors, il se laissa emporter par sa mégalomanie. La rupture avec le roi de France vint du procès intenté à Bernard de Saisset, évêque de Pamiers, en 1301. Accusé de comploter pour l'indépendance du Languedoc, ce prélat fut jugé par le roi à Senlis. Aussitôt, le pape ordonna à Philippe de libérer l'évêque et publia la bulle " Ausculta fili ", où il annonçait son intention de convoquer un concile pour le 1er novembre 1302. Philippe répondit en convoquant à Paris une assemblée des trois ordres pour le 10 avril 1302. Là, Pierre Flote harangua les députés contre le souverain pontife. Mais Flote et Robert d'Artois périrent quelques mois plus tard à la bataille de Courtrai (11 juillet 1302). Le synode annoncé eut donc bien lieu en novembre 1302. Boniface y publia la célèbre bulle " Unam sanctam ", manifeste de la théocratie la plus absolue, qui conclut : " être soumis au pontife romain est pour toute créature humaine condition du salut ". Après un moment d'hésitation, les représailles furent confiées à Guillaume de Nogaret. Ce dernier voulait enlever le pape, le faire traduire devant un concile qui le déposerait. En mars 1303, Nogaret partit vers l'Italie avec ses acolytes. Arrivé dans la Péninsule, il s'allia aux ennemis des Gaetani, notamment Sciarra Colonna. Le 7 septembre, sa troupe entrait dans Anagni et s'emparait du pontife, qui fut molesté. Mais le 9, la population se révolta et chassa Nogaret. Brisé par l'épreuve, Boniface mourut à Rome le 11 octobre suivant. Le nouveau pape, Benoît XI, releva Philippe de toutes les condamnations et mourut à son tour. Un conclave tenu à Pérouse en 1305 désigna l'archevêque de Bordeaux, Bertrand de Got, qui prit le nom de Clément V. Il gracia Nogaret et ses complices et se fit couronner à Lyon, en novembre 1305, en présence du roi de France. Dix gascons furent aussitôt élevés à la pourpre. C'était le triomphe du parti français. À l'intérieur, le règne connut les mêmes succès appuyés sur la violence. Cette fois, l'ennemi à abattre fut l'ordre du Temple. Fondé en 1128, cet ordre militaire administrait d'immenses domaines en Europe occidentale et s'était transformé en un gigantesque réseau bancaire. La prise de Saint-Jean-d'Acre rendait leur institution inutile, faute de croisade, et leur puissance portait ombrage au roi. Brusquement, le 13 octobre 1307, tous les templiers et notamment leur grand maître, Jacques de Molai, furent arrêtés sous l'inculpation d'hérésie et leurs biens confisqués. Un manifeste royal contre les templiers fut lu en place publique et ces derniers, soumis à la question, avouèrent tous les crimes que l'on voulut. En 1308, dans toute la chrétienté, des procès contre l'ordre s'ouvrirent. Au concile de Vienne d'octobre 1311, l'ordre fut définitivement mis à bas, malgré l'absence de preuves matérielles, sous la pression militaire de Philippe. En avril 1312, le pape publia la bulle " Vox in excelso " qui supprimait l'ordre sans le condamner explicitement. Ses biens passèrent aux Hospitaliers et aux souverains des différents pays où il était implanté. Les hauts dignitaires furent brûlés. D'autres procès politiques émaillent la seconde partie du règne : celui de Bernard Délicieux, celui de Guichard de Troyes, celui des brus du roi. De même, Juifs et Lombards furent victimes d'expulsions et d'extorsions répétées. Les monnaies subirent des dépréciations successives, l'église dut payer plusieurs décimes ; des emprunts forcés, des impositions frappaient les villes. Malgré le mécontentement général, rien ne vint troubler la tranquille domination de l'autorité royale, qui prit d'asseoir sa politique de force sur des consultations régulières des trois ordres. Philippe IV s'entoura de juristes, d'étrangers et d'hommes de fraîche noblesse : Pierre Flotte, Guillaume de Nogaret, Enguerran de Marigny. À l'extérieur, la paix fut faite avec les Aragonais (1295). Charles de Valois épousa en compensation la fille de Charles II d'Anjou et reçut Anjou et Maine. En Italie, ce dernier dut céder la place aux Aragonais de Naples (1302). Du côté anglais, après une saisie de la Guyenne, la paix fut faite par le traité de Paris de 1303. En 1307, la Guyenne fut restituée et , l'année suivante, Édouard II épousait Isabelle, fille de Philippe le Bel. Le grand échec du roi eut lieu face aux Flamands qui écrasèrent son armée à Courtrai en juillet 1302. Après la victoire Mons-en-Pévèle, en 1304, la Flandre dut traiter. En juin 1305, Robert de Béthune, comte de Flandre, dut s'engager à payer une indemnité de 400 000 livres et à céder Lille, Douai et Béthune en attendant le complet paiement de la somme. L'exécution du traité faisant difficulté, un nouvel arrangement fut conclu à Pontoise en 1312 : ce fut le célèbre transport de Flandres. Tel fut le règne de Philippe le Bel, âge sombre d'un premier absolutisme et d'une première raison d'État. Par de sinistres moyens, le roi avait continué la politique de saint Louis, dont le temps prit alors dans la mémoire collective figure d'âge d'or.

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